Depuis la mise en place du nouveau DPE au 1er juillet dernier, la réforme a contribué à l’édition de notes pires que celles envisagées, en particulier concernant les logements construits en 1975. Par conséquent, le nombre de passoires thermiques a explosé.


La nouvelle version du thermomètre de la performance énergétique a connu des jours meilleurs. Selon la fédération interprofessionnelle du diagnostic immobilier (FIDI) de l’Union des Syndicats (Unis), le nouveau DPE nécessite une réévaluation au plus vite. En effet, son entrée en vigueur le 1 er juillet 2021 n’a cessé de créer des difficultés pour les professionnels du secteur. Des limites pointées du doigt par les deux organisations professionnelles précédemment citées et qui confirment que certains paramètres du logiciel entraînent des écarts importants dans les résultats. Même constat sur le terrain : « Le calcul du coût des consommations, par tranches, ne correspond pas à la réalité. En électricité, pour un nombre de Kilowattheure donné, l’erreur est de plus de 30% par rapport au coût réel du Kilowattheure”, soulignent les deux fédérations.

La note des biens considérablement dégradée

En pratique, de nombreux thermiciens ont rencontré de gros problèmes sur la note attribuée au bien diagnostiqué : “En plus des changements sur la ventilation par ouverture de fenêtre, il semble qu’il y ait un problème sur le calcul des débits d’infiltration, qui donne des déperditions quasi 10 fois plus importantes que la version précédente”, remarque la Fidi. Une constatation qui s’avère bien plus préoccupante en ce qui concerne les biens construits avant 1975. En effet, comme l’explique Thierry Marchand, président de la chambre des diagnostiqueurs de la FNAIM « pour ces bâtiments, on n’avait pas de données techniques quant aux déperditions thermiques ou la circulation de l’air, puisque la majorité des DPE étaient réalisés sur facture. Et maintenant qu’on les intègre dans la méthode conventionnelle, ça pose problème ». Il ajoute également : « les volumes sont importants, puisque la moitié des DPE réalisés depuis le 1er juillet ont concerné des biens construits avant 1975 ».

Ce manque de précision entraîne une explosion importante des passoires thermiques. Une envolée qui n’a pas échappé au gouvernement…

Un nouveau DPE revu et corrigé

La semaine dernière, la nouvelle est tombée :  le nouveau DPE repassera dans les mains du ministère du logement qui prend le problème très au sérieux. Selon les professionnels du secteur, cinq critères majeurs doivent être revus dans la nouvelle méthode de notation :

  • la ventilation dans les logements anciens,
  • l’étanchéité à l’air,
  • la ventilation,
  • l’isolation thermique

Les réunions ont démarré mais les solution peinent à émerger. « Cela fait plusieurs jours que nous avons des remontées de terrain de la part des agents immobiliers et des diagnostiqueurs, concernant des résultats de DPE anormaux. Mais nous n’avons pas encore de vision assez claire, ni de données statistiques suffisantes pour élaborer des solutions” déclare l’équipe d’Emmanuelle Wargon.

Le 4 octobre se tiendra un rassemblement des professionnels du secteur pour décider des mesures correctives à mettre en place.

En attendant…

Avant l’officialisation de nouvelles mesures, les diagnostiqueurs sont invités à suspendre l’édition de DPE, sur les biens construits avant 1975, exception faite dans le cas de transactions urgentes. Le but étant que « les professionnels n’engagent pas leur responsabilité sur des diagnostics qu’il faudrait refaire » dit le ministère. Cependant, il est toujours possible pour les diagnostiqueurs d’effectuer les visites des logements et de prendre les mesures nécessaires pour l’élaboration future des DPE. Pour résumé, il est préférable de prendre son mal en patience si cela est possible. Dans le cas contraire, il se peut que le diagnostic déjà établi, soit dans l’obligation d’être réalisé à nouveau lorsque la méthode de calcul aura été modifiée.

Cette réévaluation du nouveau DPE permettra de garantir sa fiabilité sans occasionner de frais supplémentaires pour les propriétaires immobiliers.

Source : www.capital.fr